Carnets new-yorkais

Atelier EXB, 2024

Comment échantillonner le monde, et à quoi bon ? Comment faire, lorsque la beauté sous laquelle il se présente ne va jamais sans indiquer sa crudité ?
À New York - un peu ailleurs, aussi - Jean-Christian Bourcart n’a cessé de prélever, presque compulsivement, des fragments d’un réel par définition partagé et singulier à la fois. D’abord par une impulsion, une rencontre, un accident : ainsi des lumières de Broadway dont le reflet s’anime dans une flaque d’eau ; d’un visage pensif dissipé par la saleté d’une vitre de bus sur Canal Street qui en appelle millle autres ; de gestes festifs au cours d’une Gay Pride qui soudent une foule en transe, etc. Petit à petit, une multitude d’intentions se dessinent et s’alimentent entre elles : elles commencent à faire oeuvre, à inaugurer un récit, une façon de phraser le monde par les images. Le fragmentaire finit par cimenter une unité, autrement dit, comment des éléments apparemment épars, réunis en albums, en atlas, catalysent un regard, si polymorphe, si incertain soit-il, si douteux et inquiet de ce qu’il voit même, de ce qu’il peut bien voir, et qui se demandent toujours s'il voile ou s’il révèle. Car, à en croire Jean-Christian Bourcart, « la vie est un rêve et les images en sont la preuve ».

Guillaume Blanc-Marianne, historien de l’art
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